Des étincelles de
résistance en Grande-Bretagne
Cet article fut écrit pour Anticapitaliste en
novembre 2010
Les attaques néolibérales contre les travailleurs sont
allées bien plus loin en
Angleterre qu’en France. Que ce soit la gestion par des entreprises
privées des
écoles publiques, le report de l’âge de la retraite
(actuellement fixé à 65
ans, mais qui sera de 67 ans bientôt) ou la pauvreté parmi
les retraités (30%
des retraités anglais vivent sous le seuil de
pauvreté : 13% en France)
partout où on regarde on voit les résultats de la
révolution néolibérale. Le
nouveau gouvernement de coalition entre les Conservateurs et les
Libéraux
(lesquels avaient fait une campagne électorale
anti-conservateurs avant
d’abandonner allègrement l’ensemble de leurs principes contre
quelques
strapontins de ministère) compte aller beaucoup plus loin.
Il voudrait supprimer 500 000 postes dans le secteur public, dont 40
000 postes
d’enseignants. Il compte faire passer les droits d’inscription
à
l’université d’un maximum de 3 800 euros par an aujourd’hui,
à un maximum de 12
000 euros. Il veut couper 20% en moyenne dans les budgets de chaque
ministère,
augmenter les loyers dans les HLM de plus de 600 euros par mois, couper
de 60%
le budget du logement social, diviser par deux la durée maximum
d’un congé
maladie ... La liste des attaques est beaucoup plus longue, on ne vous
donne
que quelques exemples. Pour la guerre en Afghanistan, par contre, il y
a tout
l’argent dont on pourrait rêver.
Le mouvement syndical britannique, depuis la défaite
traumatisante de la grève
des mineurs, qui a duré un an au milieu des années 1980,
a vécu une longue
démoralisation. Mais on voit maintenant les débuts d’une
résistance populaire
et dynamique. Les pompiers se sont lancés dans une série
de grèves de 24 ou de
48 heures. La presse s’est déchaînée contre eux,
les accusant d’être paresseux
et trop bien payés, et des entreprises privées ont
été engagées pour
briser la grève. Pourtant, les piquets de grève
reçoivent régulièrement de
l’argent des collectes qui sont faites par d’autres syndicalistes. La
collecte
de l’argent en solidarité a toujours été un des
points forts du mouvement
ouvrier anglais. Le soutien s’est renforcé suite à deux
incidents où des
managers ont renversé des piquets de grève avec leur
voiture.
Les journalistes de la télévision publique ont fait
grève 48 heures pour
défendre leur système de retraite, basé sur le
dernier salaire. On lit sur
leurs pancartes “Ma retraite réduite de 30%? Evidemment que je
fais grève!”
Enfin, les travailleurs du métro londonien en sont à leur
troisième journée
d’action, très largement suivie, qui a paralysé les 400
km de voies du métro
londonien.
La profondeur des attaques contre les travailleurs anglais montre bien
la
nécessité urgente d’arrêter le plan
d’austérité de Sarkozy. Quels que soient
les droit et les acquis qu’elle réussira à nous enlever,
la classe dirigeante
ne sera jamais satisfaite, et elle voudra toujours en prendre plus pour
le
profit et laisser moins pour les êtres humains.
John Mullen