Combattre
l'islamophobie
Pour
42% des Français, la « présence musulmane »
est « plutôt une menace » selon un
sondage réalisé par l’IFOP pour le journal Le Monde.
Les mosquées en
France sont victimes de graffiti racistes, et même se font
mitrailler. Des
tombes musulmanes sont profanées, des femmes portant le niqab
aggressées. (Voir
http://www.jcmullen.fr/1010islamophobie.html)
Une
étude récente compare le sort de deux CV presque
identiques de jeunes
femmes noires, dont une dit qu’elle est impliquée dans une
association
catholique, et l’autre dans une association musulmane. La «
chrétienne »
est appelé pour un entretien par 21% des employeurs, la
« musulmane » par
8%. (Sciences et Avenir 23.11.10)
Une
autre étude montre que parmi les immigrés
Sénégalais vivant en France, les
musulmans gagnent 15% de moins que les chrétiens. (Le Monde
22.11.10)
Une
candidate NPA aux régionales (sur 400) qui portait un foulard se
voit
attaquée dans la presse de tout part. Une loi d’exception
oblige les
quelques centaines de femmes en France qui portent le niqab à
rester chez
elles.
Les
préjugés contre les musulmans sont soutenus par une
bonne partie de
la gauche.La loi prétendument contre le burqa, qui visait
exclusivement à
encourager les préjugés contre les musulmans dans une
période de conflit
social, fut provoquée par un député communiste.
La
partie de la gauche, dont le NPA, qui n’est pas d’accord avec ces
préjugés,
ne fait quasiment rien contre. S’organiser avec des associations
musulmanes
pour contrer l’islamophobie, publier dans la presse du parti les faits
et les
argumentaires pour contrer les préjugés, cela se fait
dans d’autres pays mais
pas chez nous. Les sondages et études que j’ai cités
ci-dessous n’ont pas été
vus dans les pages de notre hebdomadaire.
Et
dans cette situation, des camarades demandent à ce qu’on
n’utilise
même pas le terme « islamophobie ». Cela voudrait
dire faire semblant qu’il n’y
a pas de campagne de haine spécifiquement dirigée contre
les musulmans. C’est
comme si on pensait que les mosquées attaquées auraient
pu être dans n’importe
quel autre endroit fréquenté par des arabes.
C’est évidemment faux.
Refuser
de reconnaître l’islamophobie c’est dire aux millions de
personnes en
France, croyantes ou pas, qui ont des musulmans dans leur famille ou
parmi
leurs proches : « la discrimination contre les vôtres n’a
aucune importance
pour nous ».
Il
y a eu du progrès. Il y a cinq ou six ans l’opposition
même symbolique à
l’islamophobie rappelait la situation concernant l’homophobie il y a
trente ans
– l’ensemble de la gauche était généralement
inutile aux opprimés, voire pire.
Récemment il y a eu des petits rassemblements contre
l’islamophobie. Mais il
faut aller beaucoup plus loin. Reconnaïtre l’islamophobie pour la
combattre.
C’est
la raison pour laquelle je propose au vote lors de l’Assemblée
Générale
élective la motion suivante :
«
Les attaques et les discriminations contre les musulmans constituent
aujourd’hui un vecteur majeur du racisme en France. Pourtant la
confusion et
des désaccords concernant la place de la religion et plus
précisément de
l’Islam dans la vie de stravailleurs et dans la
société française ont
empêché le NPA de réagir contre ces attaques
avec l’énergie qu’il
faudrait. Cette AG affirme que la presse et l’activité du parti
devraient dans
les mois et les années à venir y consacrer davantage de
place et d’énergie. »
Home
Accueil